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plaisir d'écrire - Page 138

  • Le bonhomme Misère (FIN)

    Extrait du livre de Henry Carnoy <<les contes de Picardie>>


    Il était bien vieux lorsqu'il mourut. Son chien Pauvreté mourut le même jour, et voilà Misère et Pauvreté, l'un suivant l'autre, qui prennent la route du paradis.
    Ils arrivèrent devant un beau palais, et  jugeant que c'était là le paradis, Misère frappa.
     ---Qui est là ? dit une voix à l'intérieur. La porte s'entre-bâilla, laissant passer la tête de saint Pierre.
     ---Ah ! c'est toi, Misère ! Va voir plus loin. Tu n'as pas demandé le paradis quand je te l'ai conseillé ; tant pis pour toi !
    Misère eut beau prier, supplier, la porte se referma.
     ---Viens, Pauvreté; allons voir si nous serons plus heureux dans cette grande maison en briques que j'aperçois là-bas.
    Pauvreté prit les devants et Misère suivit.
    On arriva à la porte du purgatoire. 
     ---Pan, pan, pan, pan !
    Un ange ouvrit la porte.
     ---Qui es-tu ?
     ---Je suis le bonhomme Misère et je voudrais une place ici.
     ---As-tu été voir au paradis ?
     ---J'en reviens, mais saint Pierre n'a pas voulu me recevoir.
     ---Attends, alors ! je vais voir si ton nom est sur mon grand livre.
    L'ange feuilleta, feuilleta et finit par ne rien trouver.
     -Mon pauvre Misère, il te reste a demander une place dans l' enfer. C'est la première route a gauche.
    La porte se referma et, piteusement, Misère alla frapper à la porte de l'enfer.
    Le diable vint ouvrir. Mais dès qu'il eut reconnu le bonhomme Misère :
     ---Ah ! c'est toi encore. tu peux repartir d'où tu es venu. Tu serais capable de me jouer encore de tes tours, et je n'y tiens pas tu tout. Bon voyage !

    Chassé du paradis, du purgatoire et de l'enfer, le bonhomme Misère revint sur Terre, où il vit toujours.

    Beaucoup l'ont rencontré, suivi de son fidèle chien Pauvreté, et beaucoup le rencontrerons encore.

     F I N

    Conté en mars 1881, par M. Albert Boulongne, de Beaucourt-sur-l'Hallue (Somme)